Une délibération surréaliste…
Communauté d’Agglomération Pays Basque
Deux ans déjà ..et on en est toujours à l’élaboration du projet communautaire…
C’était le 1er rapport du Conseil Communautaire du 2 Février 2019.
Suivi de deux heures de débat animé alors que le Président , après sa présentation du contenu de son futur projet communautaire en gestation, ne demandait aux conseillers que d’en prendre acte sans vote… !
Deux heures où l’on a tout entendu, du souhait d’élection des futurs conseillers communautaires au suffrage universel direct au retour à une répartition du budget communautaire par pôles, en passant par l’espoir d’une évolution de l’Agglomération en collectivité de type spécifique….
Et le comble du surréalisme à été atteint après le débat. Sans répondre à aucune intervention, le Président a donc demandé au Conseil Communautaire de prendre acte sans vote de sa proposition.
Et immédiatement de proposer à ceux qui seraient éventuellement opposés ou souhaiteraient s’abstenir de lever la main…
Voter sans voter tout en votant…Un concept nouveau…et spécifique…
Voici le texte de mon intervention dans ce débat :
Je ne comprends pas dans votre discours, Monsieur le Président, pourquoi il faudrait du « sur-mesures » pour cette agglomération Pays Basque . Pourquoi plus de « sur-mesures »que dans toutes les autres communautés d’Agglomération de France qui ont tout autant que la CAPB le droit de se référer à leurs particularités locales, qu’elles soient culturelle, géographiques ou économiques.
Je suis également surpris et je n’adhère pas à votre appel à une modification institutionnelle future du statut de l’Agglomération qui soit particulière au Pays Basque.
Par contre je rejoins Mme Capdevielle quand elle souhaite la réforme du mode d’élection des communautaires. Mais cette réforme devra s’appliquer à toutes les communautés d’Agglomération du territoire national.
Je comprends que vous souhaitiez, pour les graver dans le marbre, faire dégager des ambitions justifiant l’intangibilité du découpage de l’aire territoriale de la CAPB, parce que vous sentez bien les flottements qui existent, comme aujourd’hui, au fil de nos débats.
Les deux ans passés depuis la création de notre agglomération ont conforté chez moi un sentiment. Un sentiment que je sais aujourd’hui partagé par un certain nombre d’élus communautaires ici présents : celui que la taille XXL de cette agglo, alliée aux incohérences en termes de bassin de vie réel de ses limites, pose plus de problèmes qu’elle n’apporte de solutions.
Par ailleurs je rejoins Michel Hiriart qui dans son intervention s’inquiétait de l’expression d’éloignement physique de certains élus locaux par rapport aux centres ou organes de décision, et de son sentiment de les voir baisser les bras.
Mais il n’y a pas que l’éloignement physique. Il y a aussi et surtout l’éloignement hiérarchique et l’exclusion de la gouvernance. En tant qu’élu d’opposition dans une grande commune de l’ex-pôle ACBA, je vous rappellerai pour la 4° fois dans ce conseil que le pôle ACBA que vous êtes censé présider n’a jamais été réuni à ce jour.
Faites ce que je dis, mais que je ne fais pas… !
Il est temps d’associer tous les élus à la réflexion collective. Nous ne sommes pas une agglomération de droit divin.
