Agglomération Côte Basque Adour

Conseil Départemental

3 mars 2016 4 03 /03 /mars /2016 13:01

Dans le journal Sud-Ouest PB du 29 Février, le préfet des Pyrénées Atlantiques s'est lancé dans une réponse alambiquée à de vrais questions.

Aux affirmations du journaliste sur les limites de l'exercice et la véracité des objections des opposants à l'EPCI Pays Basque, ses seules réponses sont "vrai et faux". Autant dire que même pas lui n'a une réponse claire ni la moindre assurance.
En ce qui concerne le versement transport des entreprises, il ose même dire qu'elle ne s'appliquera pas aux entreprises de l'intérieur, car il faudrait qu'un service nouveau de transports publics soit apporté. En creux, il doute d'une volonté de vouloir changer plus tard les choses.
Il va jusqu'à affirmer qu'il y aura un taux différencié entre partie rurale et partie urbaine. Mais qu'en est-il alors du grand message de l'égalité territoriale?

On crée une agglomération unique , mais à 2 vitesses. Il y aura ceux qui auront des transports en commun qu'ils se paieront sur leurs impôts locaux et les taxes des entreprises (les urbains). Et il y aura ceux qui n'en auront pas (le Conseil départemental continuera-t-il à financer ce qui existe...?) et qui paieront des impôts locaux plus faibles (bases inférieures et taux très faibles dans les zones rurales).

Oui l'agglomération que l'on nous propose est tout sauf une agglomération.
Dans agglomération, il y a le mot agglomérer. Une notion de proximité, de dépendance physique, de problématiques quotidiennes communes, de contraintes partagées.
Il suffit de regarder la carte publiée par la chambre d'agriculture du Pays Basque pour voir qu'il y a 2 réalités bien différentes, voire même 3 sur ce territoire. Et qu'il faudrait donc avoir l'intelligence politique de les traiter en tant que telles.

EPCI Pays Basque: dernière ligne droite d'un chemin tortueux

On touche à la caricature quand on lit dans un autre article journalistique que "le quidam ne sera pas impacté", qu'il est faux de penser que les ruraux paieraient plus de taxes locales une fois l'EPCI en place. Cela parce que les braves urbains (le cliché de l'urbain riche est tenace...) verraient une partie des leurs impôts reversés aux communes rurales afin de leur assurer une dotation de compensation et leur permettre de ne pas toucher à leur taux d'imposition.
Si l'on voulait jouer le clivage, on ne saurait faire mieux...


Malheureusement la proposition alternative des maires opposés à ce projet est tardive, mal ficelée, opportuniste.
Contrairement au préfet , ces grands ou petits maires, comme on dit, ne sont certes pas naïfs (ou utilisateurs de la langue de bois comme le représentant de l'Etat) au point de dire que "la théorie du crantage, l'intercommunalité comme point d'appui pour l'après" , (en bon français la demande d'un pays basque autonome), "il ne peut y croire"...
Mais ils ne disent rien , afin de préserver les futures échéances électorales. Ils restent prisonniers de la chimère qu'est la théorie d'une future collectivité unique basée sur la langue , et proposent un étage supplémentaire au millefeuille que le préfet n'acceptera pas.

Alors que reste-t-il à faire. Tout simplement pour tous ceux qui ont aujourd'hui des doutes au moment de poser l'avis définitif, de dire non aux propositions du préfet.

Un "non mais...", pour ceux qui ont sans doute dit un "oui mais..." en Décembre mais qui n'ont obtenu aucune réponse solide à leurs interrogations.

Un "non ferme" pour ceux qui , comme moi, sont persuadés que c'est la notion de bassin de vie qui doit primer, et qui , vivant sur le territoire de l'ACBA ou sur celui de l'Agglomération Pays Basque Sud, savent très bien que leur quotidien se passe entre Hendaye et le Seignanx .

Un "non ferme" aussi pour tous les élus des zones rurales de Basse Navarre ou de Soule, qui ont su jusqu'à aujourd'hui préserver leur liberté d'action et d'organisation et dont les populations n'ont rien à gagner à devenir des urbains de seconde zone, avec les inconvénients et sans doute sans aucun avantage.
Ils ont sans doute mieux à faire à travailler avec leurs voisins béarnais dont ils partagent les réalités géographiques et économiques quotidiennes.

Un "non ferme" enfin pour les élus du Val d'Adour maritime et leurs concitoyens, de St Pé de Leren à Bayonne, qui ont tout à perdre du manque absolu de reconnaissance de leur langue et de leur culture propre, charnégou ou gasconne, dans les propositions qui nous sont faites. Comme c'était déjà le cas malheureusement dans les réflexions du Conseil des élus du Pays Basque et dans le contrat Etât-Région qu'il a concocté .

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