Agglomération Côte Basque Adour

Conseil Départemental

16 juin 2016 4 16 /06 /juin /2016 06:52

Claude Olive, pour appliquer rapidement ses promesses de campagne, manoeuvre à la hussarde.
Sans concertation préalable avec les riverains ou les Conseils de quartier, il présente à l'Agglomération une délibération permettant d'ouvrir à l'urbanisation une zone de prés et de bois.
Il le justifie par le besoin de doter le quartier Sutar, excentré et uniquement résidentiel, d'une polarité commerciale, un souci que je partage.
Mais il fait fi de toutes les contraintes routières et environnementales qui ne nous ont pas permis de le faire et qui ne sont toujours ni résolues ni en voie de l'être.

Voici donc l'intervention que j'ai faite en Conseil d'Agglomération pour expliquer mon vote négatif à ce projet en l'état.

La délibération que vous nous présentez n’impose pas que l’aménagement projeté à court terme s’insère en cohérence avec un projet d’urbanisation plus global. Dans cette délibération ne sont exprimées aucunes contraintes liées au désenclavement de ce quartier (flux de circulation très élevé), qui est pourtant le problème majeur et qui a fait reculer les projets des mandatures précédentes. Par ailleurs, le fait de livrer à l’urbanisation par morceau permet de ne pas considérer cette précédente problématique (on oublie que les petits ruisseaux font les grandes rivières) car le surcroit de flux est minime à chaque fois, mais ils se cumulent.


Bien évidemment, le statut quo serait une bêtise, on ne peut pas nier l’évidence, les besoins sont là et à venir selon toutes les estimations. Mais systématiquement reculer devant la résolution des problèmes épineux pour satisfaire une demande marginale même légitime, ajoutera de la contrainte à la contrainte.
Ce n’est pas une approche responsa
ble.

Sutar: passer en force ou réfléchir et concerter

Faisons le point sur ce qui est déjà acté : En 2015, la ville d'Anglet a lancé un appel à projets sur un terrain entre l'école de Sutar et l'autoroute.

La candidature déposée par l'Office 64 a été retenue.

Le COL doit être partenaire de l'Office.

Le programme serait un bâtiment de 30 logements locatifs (Office) et un bâtiment de 24 logements en accession (COL).



Pour votre information, ce terrain est une excavation réalisée pour l'extraction de matériaux lors de la construction de la voie ferrée.
Il appartient aujourd’hui à l'EPFL, (parcelles DE 361et 363 pour 6301 m² et à la ville d'Anglet, parcelles DE 342 et 345 pour 3357
m²).

L'EPFL les a acquises de promoteurs locaux qui l'avaient achetée quelques années avant. Ces derniers avaient procédé au remblaiement partiel, un permis de construire leur a été refusé pour l'édification d'un groupe de maisons individuelles. Ce trou faisait partie d'une plus grande propriété avec un sol meilleur sur lequel ils ont construit des maisons individuelles (415, 416, 417, 418, 419, 447)

Une partie du terrain a permis l'extension du parking de l'école sur des terrains acquis par la ville il y a une vingtaine d’années.

Sur le bien de la ville des eaux stagnantes proviennent des eaux de ruissellement.

D’après mes informations, l'Office 64 doit déposer une demande de permis d'aménager pour créer 2 lots à bâtir avant l'été.

La demande de permis de construire doit être déposée début 2017.

Le conseil municipal devra être appelé à autoriser le maire à procéder à la vente et à fixer le prix.

Ce sont ces terrains qui font l’objet des remarques sur la non disponibilité de zones IAu à Sutar, puisque réservés à de l’habitat social.

Sutar: passer en force ou réfléchir et concerter
Sutar: passer en force ou réfléchir et concerter

Je me permets d’indiquer que l’on ne lit nulle part dans cette délibération les projets d’aménagement hydrauliques de l’agglomération pour protéger cette zone particulièrement pentue où, comme le disent les anciens de Sutar, on pratiquait dans le bas fond la chasse au canard. L’imperméabilisation de cette zone va impacter fortement la partie basse et la protection de la ZAC Melville Lynch, bordée par le ruisseau qui draîne les eaux de ruissellement de ce bassin versant de Sutar, peut être menacée. Cette question importante ne peut que nous interroger. On ne lit pas non plus d’éléments en terme de protection acoustique de ces futurs logements, qui seront très proches de l’autoroute et de sa bretelle de sortie.

C’est la même question qui va se poser pour les zones IIAu, dites terrains Dumai, actuellement constituées uniquement de prés et de bois, sur lesquelles vous nous proposez l’aménagement de ce pôle urbain et commercial.
Sa centralité vis-à-vis du quartier Sutar reste discutable.
Mais surtout l’impact environnemental n’est là aussi absolument pas abordé dans cette délibération.
Imperméabiliser tout ou partie de cette zone ne pourra se faire qu’avec l’accompagnement d’importants travaux hydrauliques. Il faudrait que les espaces boisés en bordure d’autoroute soient classés pour constituer à la fois une zone d’absorption naturelle hydraulique et restent une barrière phonique pour la future urbanisation.
La création d’un bassin de rétention ou d’une plaine inondable sera également indispensable. J’ignore comment ces équipements sont prévus dans le plan pluriannuel d’investissements hydrauliques de l’Agglomération.
Les incertitudes créées par le bouleversement de mise en route du futur EPCI risquent
par ailleurs d’en bousculer le timing.

Sutar: passer en force ou réfléchir et concerter
Sutar: passer en force ou réfléchir et concerter

Il est donc difficilement admissible de lancer aujourd’hui cette ouverture à l’urbanisation sans avoir réglé en amont toutes les questions de sécurité dont l’agglomération est responsable.

Nous étions conscients depuis de nombreuses années de la nécessité de faire évoluer Sutar pour en faire un véritable quartier. Nous avions pour cela lancé le processus d’acquisition foncière par l’EPFL, processus que l’opposition angloye de l’époque, Mr Olive en tête, nous avait suffisamment reproché, parlant même de fantômes dans le placard lors de sa campagne électorale.

Malgré tous nos efforts, nous n’avions pu régler, dans cette enceinte communautaire, lors du mandat précédent, les problèmes d’enclavement routier qui limitent encore aujourd’hui à Sutar la possibilité d’extension urbaine. Nous pensions qu’il était donc urgent d’attendre tout en créant les conditions d’une évolution ultérieure. Ces problèmes ne sont toujours pas réglés à ce jour.

Vous vous affranchissez de cette question en prenant le risque d’augmenter le nombre de résidents, et vous nous proposez un aménagement commercial rapide et une urbanisation, certes limitée. Mais vous le faites sans prendre en compte les conséquences qu’elle entraînera en besoin d’équipements publics que vous ne saurez pas réaliser dans les délais nécessaires, et dont je ne suis même pas certain que vous les ayez budgétés.

J’exprime donc mon avis des plus réservés sur la méthode, qui tient plus de la volonté de communiquer que de la responsabilité politique à moyen t
erme.
En l’état, je voterai contre cette délibération.

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