Agglomération Côte Basque Adour

Conseil Départemental

18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 13:57

Du 16 octobre 2010 au 8 janvier 2011, la Ville d’Anglet accueille l’artiste polonaise Agnieszka Daca qui présente, à la villa Beatrix Enea, des oeuvres d’inspiration classique. Une exposition composée de peintures, de pastels et de dessins qui invitent à la contemplation. Voici les mots que j'ai prononcés lors du vernissage:

2010 10 16 Agnieszka DacaHier, quand je suis arrivé à Beatrix Enea, j’ai trouvé une jolie jeune femme derrière ce comptoir, un stylo à la main, occupée à corriger des documents. Je l’ai saluée, pensant qu’il s’agissait d’une nouvelle médiatrice embauchée par Jérôme Poties pour accompagner les visiteurs de l’exposition. Puis j’ai parcouru les salles où se terminait l’accrochage des oeuvres, des oeuvres d’une maturité assumée, d’une qualité technique étonnante, d’une profondeur et d’un mystère certains. Jacques Dupin s’est approché et m’a dit : je vais vous présenter Agnieszka.
La jolie jeune femme s’est levée derrière son comptoir. Elle est à côté de moi aujourd’hui. Je ne connaissais d’elle que ses oeuvres, à travers son book sur Internet, et la qualité de son travail que m’avaient vantée nos amis d’Irun après son premier prix du XVII° concours Adour Bidassoa de 2008. Je dois l’avouer, j’ai été surpris que derrière ces yeux clairs , derrière une voix douce et presque timide, derrière l’apparente fragilité de sa silhouette se cache cette force, ce besoin de vérité, ces questions essentielles qui transparaissent à travers ses tableaux et ses dessins.

Agnieszka Daca est diplômée de la section Peinture de l’Académie des Beaux Arts de Cracovie (en 1994). Elle a également suivi les cours de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Elle a présenté ses travaux seule un peu partout en Europe, de Cracovie à Paris, en passant par Varsovie, Lomza, Nuremberg et Bordeaux.
Elle a participé à des dizaines d’expositions de groupe, entre autres à Cracovie, Varsovie, Paris, Maastricht, Londres, Kanagawa, Luxembourg, Séoul, et plus près de chez nous à Biarritz, Saint Jean de Luz,et Irun. Et parmi de nombreuses récompenses, Agnieszka , à peine sortie de l’Académie des Beaux arts de Cracovie, a reçu le premier prix du concours "Artistes du Monde ", à Paris en 1995.

Autant dire que c’est pour Anglet une chance et un honneur que d’accueillir son exposition pour clôturer en feu d’artifice cette année d’exposition 2010.

Sur le mot d’introduction de la plaquette , je raconte que j’ai assisté dernièrement , lors du Festival Jeune Public « les Jours Heureux » à Baroja, à une pièce de théâtre qui proposait aux enfants de découvrir que nous avions tous une porte dans le dos, par laquelle pouvaient s’échapper les mots enfouis qui n’arrivaient pas à passer par notre bouche.
Et je dis plus loin que chez Agnieszka Daca, il existe aussi une porte cachée. Une porte par où s’échappe une vérité intérieure, faite de mysticisme et de poésie, que les mots ont beaucoup de mal à traduire.

Cette intériorité en recherche constante d’une vérité absolue, c’est à travers des couleurs vives, des immobilités mystiques laissant imaginer un mouvement soudain vers un ailleurs plein d’optimisme qu’elle s’exprime. L’oeuvre d’Agnieszka Daca ne peut laisser indifférent.
C’est un univers certes très personnel, mais que l’on a très vite l’envie puis le sentiment de partager.
Elle déroute parfois, lorsque attiré comme un aimant par la Pêcheresse de l’Apocalypse on pense retrouver l’âme de Toulouse Lautrec revisitée. On se perd dans les ombres et dans les lumières, on s’arrête comme on s’arrête devant un vitrail , quand on ne sait ce qui appelle notre regard du dessin ou de la lumière, du sujet ou de l’imaginaire. Et on sort en ressentant une envie de revenir, comme si quelque chose ou quelqu’un entre temps avait bougé quelque part , afin de nous livrer une part du mystère
Vous êtes venus nombreux aujourd’hui et je vous en remercie. Trop nombreux sans doute pour profiter pleinement de ces impressions qui naissent dans l’intimité et dans le silence. Je suis certain que vous reviendrez pour les faire vôtres à votre tour.

Merci à Jacques Dupin d’avoir flashé sur ce beau travail. Merci à nos amis d’Irun d’avoir su reconnaître le talent d’Agnieszka Daka et d’avoir conforté notre envie de l’inviter à Anglet. Je suis heureux que les angloys puissent aujourd’hui profiter de la qualité de son travail.
Ce chemin de la Pologne à Anglet en passant par le Guipuzcoa, c’est bien l’image de l’ouverture et de la découverte culturelle que notre ville souhaite cultiver .

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